Il paraît qu'une demeure est comme un trou dans la montagne,
Un ours y loge à l'intérieur, avec ses petits,
Vite encombrée de carcasses de rêves,
La maison, le logis, porte sous les ossements nos peines et nos joies,
Et le paillasson des songes de Sur Un Chemin du Monde,
Sert à essuyer les siens avant que de pousser la porte,
Pourtant faite de pierres et de ciment,
Sa cheminée maintient l'équilibre entre l'absolue fantaisie, une chimère des nuages,
Et "logique" la cartésienne qui n'a de cesse de donner sens,
De ces deux là mon coeur penche tantôt pour l'une, tantôt pour l'autre,
Compromis des possibles,
Et puisque la deuxième passe son temps à ranger, épousseter les sols,
Alors s'anime la première d'une idée poétique,
- "Bonjour, voisin !"
- "Bonjour. Le temps est au gris ce matin"
Et d'un semblant d'amour nait une relation,
Dont sûrement la vie est faite,
Puisque dans l'entrebâillement de la porte,
On y a entendu des enfants jouer déjà avant que d'être là,
Il apparaît au sein de ma demeure des fleurs et des plaisirs,
De la buée sur la vitre des songes et du temps passé,
Le long des golfs clairs ;
Rien qu'à te regarder et respirer ton air je me sens bien,
Sans doute pour exsuder ce que mon coeur est lourd,
Lourd comme un coffre à déguisements qui contient mes milles et une nuits,
Ô soleil d'Espagne, Ô sandales frottant la terre,
Je n'ai de bien que toi parfois mon antre, mon tendre amour,
Pour reposer mon coeur au chevet de ta couche^^
(Johan Géma)
